
Dans les services pédiatriques du Béarn, une réalité persiste : les enfants hospitalisés n’ont pas accès, ou très peu, à la présence régulière de clowns professionnels. Ce « désert de clowns » laisse un vide immense pour les jeunes patient·es et leurs familles, qui traversent l’hospitalisation dans un contexte souvent chargé d’angoisse, d’incertitude et de solitude émotionnelle. C’est pour répondre à ce manque criant que la Compagnie Les Petits Mouchoirs déploie son programme d’interventions hebdomadaires en pédiatrie.
L’hôpital n’a jamais été pensé pour les enfants. C’est un environnement technique, rythmé par les actes médicaux, la douleur, l’attente, parfois la peur. Les familles s’y retrouvent démunies, confrontées à une expérience qu’elles ne maîtrisent pas. Tout peut y devenir source de stress : la séparation, les examens, l’inconnu… Face à ces moments difficiles, l’intervention de clowns hospitaliers formés constitue un véritable soutien relationnel, émotionnel et humain.
L’action des clowns, loin d’être un simple divertissement, s’inscrit dans une démarche professionnelle, rigoureuse et profondément sensible. Leur présence permet :
De créer une bulle d’air dans le parcours de soin : un instant suspendu, coloré, où burlesque, poésie et imagination prennent le pas sur l’angoisse.
De réparer ou réactiver le lien parent–enfant, parfois fragilisé par la maladie ou le stress. Le jeu redevient un territoire partagé, un espace où chacun retrouve sa place.
D’offrir un exutoire émotionnel. Les clowns, figures permissives par excellence, deviennent parfois les boucs émissaires volontaires des enfants. Grâce au jeu, ceux-ci peuvent exprimer colère, frustration, tristesse, sans danger ni jugement.
D’alléger la charge émotionnelle des parents. Faire sourire un parent, même brièvement, peut être un immense soulagement pour un enfant, qui n’est plus, l’espace d’un instant, le centre de toutes les inquiétudes.
De redonner du pouvoir à l’enfant. Les clowns sont les seules personnes qu’il peut refuser sans culpabilité. Dire « non » en toute légitimité est un acte précieux : c’est réinjecter du contrôle dans une situation où il en a si peu.
De faciliter les soins. En distraction ou en accompagnement, ils apaisent, détendent, rassurent — et permettent souvent aux soignants d’agir dans de meilleures conditions.
De transformer l’image de l’hôpital. Pour certains enfants devenus adultes, les clowns restent le souvenir lumineux qui adoucit un épisode difficile de leur histoire.
Le programme repose sur un rythme d’une intervention par semaine, assuré toute l’année, y compris pendant les vacances, les jours fériés, Noël, le Jour de l’An ou toute autre période où les équipes hospitalières manquent déjà de ressources.
Pour porter ce programme sur un service pédiatrique pendant un an, le besoin financier s’élève à 40000 €.
Ce montant couvre l’ensemble du travail : préparation, interventions en duo, coordination avec les soignants, formation continue (indispensable en contexte hospitalier), matériel artistique, supervision professionnelle et suivi du projet.
Les hôpitaux, aujourd’hui, ne disposent pas des moyens pour financer ces interventions, bien qu’ils les accueillent avec enthousiasme et reconnaissent leur valeur auprès des enfants, des familles et des équipes soignantes. C’est pourquoi le mécénat représente le seul levier possible pour garantir la pérennité du programme.
Pour ouvrir cette nouvelle action en pédiatrie, la Compagnie Les Petits Mouchoirs bénéficie du soutien précieux de :
La Fondation Yves Girouard (abritée par la Fondation de France)
La Fondation des Hôpitaux
Ce programme vise à bâtir un espace où l’enfant retrouve sa capacité à rire, à dire non, à rêver — où ses émotions ont le droit d’exister et d’être accueillies. Un espace où les parents respirent un peu. Où les soignants ne sont plus seul·es face à la détresse.
En bref : un espace où l’humanité reprend le dessus, même dans les couloirs les plus techniques.
Grâce au mécénat et au soutien de partenaires engagés, nous pouvons ensemble réduire ce désert et apporter aux enfants du Béarn un souffle de poésie, de répit et de pouvoir d’agir, là où ils en ont le plus besoin.